Hier à Corte, le Cullittivu Massimu Susini, « doté de statuts et d’une direction collégiale », a tenu à « alerter sur les dangers qui pèsent sur nous », expose Ghjuvan’Santu Plasenzotti, administrateur. Au nom de l’entité, il « condamne » les incendies criminels commis contre des acteurs du monde agricole, et constate « surtout une inaction qui va entraîner la généralisation de la violence« .
En cause, l’immobilisme des services de l’État et des responsables de la CdC « qui ne sont apparemment pas à la hauteur ». Il rappelle le rôle du collectif qui est « d’alerter, agir et éduquer autour de ce qu’est la mafia: une pieuvre constituée de gens extrêmement menaçants qui agissent dans la clandestinité ».
Rinatu Coti, président, dresse un tableau peu flatteur, notamment à l’endroit de la préfète de Corse. Les éminents élus de la CdC n’échappent pas davantage aux formules tranchantes : « Nous sommes dans un état d’expectative indigne. C’est tout un peuple qui est menacé par des groupes et individus qui ont des pratiques opaques. Se taire, c’est se faire complice de cette mafia. »
Il assène : « La mafia ne laisse que désolation, tue la solidarité et l’hospitalité. » Aux côtés de la dizaine de personnes présentes, Pierre-Laurent Santelli, administrateur, a pour sa part dressé le contenu des missives adressées à la préfète de Corse, aux présidents de l’Exécutif et de l’Assemblée, ainsi qu’aux conseillers territoriaux. La préfète est clairement interpellée : « Si vous refusez de nous aider, d’aider les Corses et la Corse, vous serez coresponsables de tout ce qui va arriver. »
La conclusion, adressée aux élus régionaux, est plus mesurée : « Il n’y a aucune raison pour que nous ne trouvions pas de solution aux graves dangers qui pèsent sur nous tous. (…) Nous restons persuadés que nous sommes capables d’y arriver. »