Ce dimanche à Corte, 800 personnes ont rendu hommage à Maxime Susini, jeune militant nationaliste assassiné le 12 septembre dernier à Carghese. Un débat sur les dérives criminelles et mafieuses de la société corse a eu lieu.

Le rassemblement organisé par Core in Fronte en hommage à Maxime Susini, militant nationaliste assassiné le 12 septembre dernier à Carghjese, a réuni 800 personnes dans l’amphithéâtre Landry de l’université de Corse ce dimanche. En présence des proches de la victime, des responsables de toutes les tendances nationalistes, conseillers exécutif compris, une minute de silence a d’abord été observée. S’en est suivi un débat de près de trois heures très animé sur les phénomènes criminels ou mafieux dans l’île.

Une parole libérée
Même si chacun campe sur ses positions, la parole s’est quelques peu libérée en place publique ce dimanche. Paul-Félix Benedetti, qui a ouvert le débat a déclaré qu’il était « _hors de question de faire de Maxime un martyre_, parce que c’est un héros ! »
L’engagement de Maxime Susini, la sémantique, Mafia ou non, mais aussi les responsabilités ont été le fil rouge des échanges. Par exemple entre François Sargentini, et Jean-Toussaint Plasenzotti. Le ton monte lorsque le conseiller exécutif évoque « la part de responsabilité de chacun », le militant et membre de la famille du défunt hausse alors la voix, « je ne peux plus supporter ce discours, que les responsables assument leurs responsabilités ! »

Autre point polémique abordé au sein de ce débat, la proximité entres les membres présumés du milieu et ceux qui font les choses au grand jour. Alors qu’un jeune homme reproche à Léo Battesti, son amitié avec Alain Orsoni : « Quand je vous ai demandé comment vous comptiez mettre au ban de la société certains de vos amis de la région ajaccienne? Vous m’avez répondu, ils ont été jugés…je suis content de savoir que tous les gentils sont dehors et les méchants sont en prison ! » Le porte-parole du collectif anti mafia récemment créé à Ajaccio, s’emporte : « On n’est pas la justice, je vous demande un peu de respect ! »

« Entre liberté et terreur »
De son côté, Gilles Simeoni était absent du rassemblement de Corte. Le dirigeant nationaliste a appelé via un communiqué, lu à la salle par Lauda Giudicelli, conseillère exécutive, à lutter « démocratiquement » contre les « dérives mafieuses » dans l’île, qui se trouve à ses yeux « à un point de bascule entre la liberté et la terreur ».
A ce jour, la date de la session extraordinaire de l’assemblée de Corse consacrée à la criminalité organisée n’est toujours pas connue et du côté de Carghjese, après celui mené par Léo Battesti, un autre collectif anti mafia doit être officialisé le 5 octobre prochain. L’enquête, elle, se poursuit.
