Dans une lettre ouverte, le collectif Massimu Susini a interpellé ce week-end les institutions. Il accuse la Collectivité de Corse de ne pas mener le combat contre les dérives mafieuses. Il reproche aussi à l’Etat de ne pas exercer son contrôle de légalité.
« Madame la préfète, à propos de la mafia en Corse, vous avez déclaré : « Moi, je n’aime pas ce terme. Je ne souhaite pas employer ce mot. » […] La mafia vous remercie certainement de ne pas aimer le mot qui l’identifie. […] Vous niez ainsi que prospère aujourd’hui en Corse une criminalité organisée particulière qui, par la violence, l’assassinat, l’intimidation et la complicité active ou passive de chefs d’entreprises, d’élus, d’agents de l’Etat, a pénétré les secteurs économiques les plus rentables de notre île,mais aussi certains organismes officiels. »
Les membres du collectif Massimu Susini affirment avoir reçu ces propos comme « un camouflet et du mépris ». Selon l’un de ses porte-parole, Pierre-Laurent Santelli, « c’est une manière de minimiser la situation et de ne pas en prendre la mesure.«
Pierre-Laurent Santelli, porte-parole du collectif anti-mafia Massimu Susini
Dans un communiqué, la préfète de Corse, Josiane Chevalier, explique ne pas avoir attendu l’interpellation du collectif pour « agir dans le respect des lois et règlements pour contrer les dérives mafieuses. »
« Les polémiques sémantiques ne m’intéressent pas, précise-t-elle, surtout lorsqu’elles relèvent de postures qui ne sont que les paravents de l’inaction. Ce qui m’importe, c’est que les services qui relèvent de ma responsabilité soient en permanence mobilisés pour lutter contre toutes les formes de violence et contre tout ce qui peut nourrir la criminalité organisée. »